Et oui, le grand jour est arrivé pour mon petit Lucas. Cet après-midi, adaptation chez la nourrice. Trois mois, c'est tôt... Enfin, on doit toujours avoir l'impression que c'est trop tôt.

Je l'ai ammené aujourd'hui vers 13h, après le repas. Couches, change, carnet de santé, doudou, foulard avec mon odeur... et surtout mille recommandations pour ma nourrice. Recommandations superflues pour elle, mais essentielles pour moi. Elle m'acceuille, souriante, calme. Je retrouve cette sensation de confiance, mais avec un neud au creux de l'estomac. On parle un peu. Je prends mon fils dans les bras. Besoin de ce contact avant la séparation. Je parle encore. Elle écoute. Elle connait la difficulté de ce premier arrachement. Et puis, bientôt, tout est dit. Sensation de flottement. Quelques ultimes banalitées, pour retarder une dernière fois l'inévitable. 

Je pars le coeur lourd. Avec le souvenir de Lucas, son petit sourire intimidé, le moelleux de sa joue sous mes lèvres et son regard perdu.

Où est le bonheur dans tout ça ?

Le bonheur, bien évidement, ce fut les retrouvailles !

Arrivés à la maison, tous les deux, nous avons eu une grande conversation. Si, si, je vous assure. Pleine d'onomatopés, de sourires et de rires extraordinnaires ! Nous n'avons jamais autant ri tous les deux que cet après-midi. Grace à ce douloureux sentiment de perte, ce moment, précieux, a pris toute son ampleur.